Narcisse et moi .

Narcisse .

Une fois de plus je l'ai rencontré,sans m'y attendre ,à sa façon, comme si je n'avais rien appris de ses dernières visites .

Elle .

Tout commençait pourtant si bien, elle était tellement belle que je ne ressentais plus le besoin de dormir ...j'avais besoin de tout ce temps pour profiter ,me baigner dans cette douceur et tous ces sentiments qui surgissaient de nulle part, d'un endroit dans lequel je pensais ne plus jamais pouvoir mettre les pieds .

Tellement fort qu'il m'a fallu tout écrire, je ne pouvais pas garder ça, et puis il me faut  moins de courage pour écrire, que pour parler . Sans voix, aussi , pour ma défense ,je dirai qu'elle me laissait sans voix ( bonne défense non, pour expliquer mon manque de courage ! J'ai un très bon avocat, qui m'a tout appris !! ) .

Le courage à dû revenir un peu plus tard, aidé par le fait que je trouvais hallucinant de mettre à la poubelle tous ces mots magnifiques en les taisant . Se taire, c'est nier, refuser l'humain, c'est mentir aussi, et comme j'avais passé trop de temps à me mentir à moi-même, je ne voulais pas en plus lui mentir à elle .

Alors, là encore j'ai écris (!) , mais à elle, directement . Mon courage en profite d'ailleurs pour remercier le progrès et la messagerie instantanée ! Je pense qu'elle avait compris que ces mots était pour elle , je pense qu'elle aurait aimé aussi que ce soit pour une autre, de façon à trouver cela beau, mais en restant à l'extérieur ,en se disant peut-être que j'avais de la chance de vivre ça .

Oui, j'ai de la chance de vivre ça et de pouvoir l'écrire , alors si ça doit rester écrit comme une histoire, cela restera une belle histoire et je ne vais pas me plaindre ou pleurnicher, car cette histoire montre quel trésor j'ai entre les mains : celui de ressentir sans limites, sans créer le chaos, sans chercher de fausses excuses, libéré de mes peurs archaïques, sans aucune pollution de quelque nature que ce soit ! C'était comme une nouvelle vie dans ma vie, je n'avais jamais ressenti cela avant .

Alors, que faut-il pour ressentir ça ? Je crois que c'est le résultat d'une alchimie, entre le temps, les épreuves, la réflexion, la capacité à prendre du recul, la faculté peut-être innée d'apprendre des épreuves, des jours sans, mais aussi des jours avec ...

C'est une alchimie dont je ne suis peut-être pas le maître finalement , tant pis, si ce n'est dû qu'à la chance ,merci !

Néanmoins, aussi beaux que soient les sentiments , ils ne peuvent se vivre seul , de là à dire qu'ils ne survivent pas ...

Que faire face à de tels sentiments ? Prendre une décision ? Je ne pense pas, car les décisions se prennent avec la tête, en raisonnant, calculant, alors que les sentiments naissent dans le coeur, rien à voir ! On ne provoque pas une assemblée générale extraordinaire pour savoir ce qu'on ressent !!! On écoute son coeur, et là, si on est pas prêt, c'est le chaos et la peur qui prennent les commandes et qui ravagent tout !  Car le coeur ne ment pas ( pardon pour cette banalité ) c'est là tout le conflit . Grâce à nos têtes, on peut s'organiser pour gommer ou contourner nos peurs, nos sentiments, en les dénaturant, nous trouvant mille excuses pour ne pas les vivre .

Et quand vient le soir et que surgit cette mélancolie bien connue, on trouve encore quelque artifice pour fuir, se disant que ça va passer, que demain, ça ira mieux, les larmes coulent parfois, elles aussi seules sous la couette devant une sous-merde télévisuelle, jusqu'à ce que le sommeil nous sauve, nous enlève .

Quelle chance, nous pourrions vivre dans un pays ou l'objectif de demain est de trouver de l'eau pour survivre, d'éviter un tireur embusqué, un mine, un génocide, une famine, un tremblement de terre . Plus près de nous, il y a ceux qui ont d'autres préoccupations , espéré pouvoir se servir de ces jambes au réveil, malgré une belle maladie évolutive contre laquelle personne ne peut rien !

On en a de la chance de lutter simplement contre nos sentiments, alors que bon nombre d'entre-nous n'ont pas ce luxe !

Il est là le rapport avec Narcisse: à trop se regarder, on oubli que quelqu'un d'autre vous regarde, et que ces yeux ont des choses à dire, on ne sait plus faire, accepter ce regard, en profiter, l'écouter, juste entendre ce qu'il a à dire, sans peurs .

Se regarder n'évite pas la peur, il la nourrit, on est plus fort à deux ( et paf ! encore une banalité !) .

Je n'ai de leçon à donner à personne, ce que j'ai vécu était et reste extraordinaire . Point barre terminé !

Oliver..